L’école dans son quartier

L’école est un lieu dans la ville; elle s’insère dans un quartier. Elle répond à des particularités urbaines autant qu’aux besoins de la communauté locale.

Tous les concours présentés dans l’exposition – partant, toutes les propositions – conçoivent les écoles en relation étroite avec le contexte immédiat, tantôt plus urbain, tantôt plus rural. Dans le cas des concours organisés par le Lab-École, il s’agit de développer des programmes en concertation avec les représentants des milieux concernés (parents, directeurs d’école, services de garde, enseignants, etc.). Trois nouvelles constructions et deux agrandissements sont situés dans cinq municipalités et MRC du Québec, dans des régions très différentes, dont les équipes concurrentes doivent comprendre les particularités pour concevoir des écoles intégrées : Gatineau (Outaouais), Shefford (Montérégie), Maskinongé (Mauricie), Rimouski (Bas-Saint-Laurent) et Saguenay (Saguenay-Lac-Saint-Jean).

Le concours d’idées organisé par le LEAP explore la problématique de « l’entre-deux » spécifique de la conception d’écoles primaires au centre-ville de Montréal, dans un milieu urbain à forte densité. À l’inverse, sauf peut-être pour celui de Gatineau, les concours du Lab-École sont situés dans des contextes urbains de faible densité. Maskinongé ne compte que 2 300 habitants et Shefford, 7 000. Tandis que le site de Rimouski est localisé en périphérie d’un quartier résidentiel, entre un boisé et des terres agricoles, l’école de Saguenay s’intègre dans le grand parc Saint-Joachim, à proximité du centre-ville de Chicoutimi.

Les équipes de conception sont dès lors invitées à concevoir des écoles favorisant, d’une part, une urbanité de proximité – en encourageant et en permettant aux élèves de se rendre à l’école à pied ou en vélo ainsi qu’en rendant accessibles les espaces collectifs à la communauté locale – et d’autre part, une relation étroite avec la nature et le paysage environnant (boisé, terres agricoles, montagne, etc.). Fort de son contexte, le programme de Rimouski met l’accent sur l’apprentissage de l’horticulture, de l’agriculture et de la cuisine ainsi que sur la collaboration entre les élèves et la communauté locale (activités intergénérationnelles). L’école doit mettre en valeur les éléments naturels du site tout en favorisant la vue sur le boisé et les champs. À Saguenay, les lieux dits « accueillants », « chaleureux » et « sécurisants » visent à faciliter l’intégration d’élèves ayant des troubles du comportement, le programme comprenant un espace de développement socioaffectif, un « centre des enfants » ainsi que des petits espaces d’apaisement. À Shefford, il s’agit d’articuler l’école et son environnement spectaculaire. L’école doit être composée de plusieurs pavillons organisés autour d’une cour centrale afin de maximiser la vue sur le mont Shefford et la forêt en vue d’établir une relation harmonieuse avec la nature environnante. Le programme de Gatineau met de l’avant une approche holistique de l’enseignement où l’école doit être conçue de façon à faciliter la relation avec les espaces urbains et la nature. Maskinongé souhaite valoriser la culture maraîchère et la transformation des produits en développant l’intérêt pour les aliments sains grâce au potager et à la cuisine. L’école privilégie une organisation en rues d’apprentissage, où la circulation est libre et habitée.

« Un standard ne peut satisfaire la complexité et la richesse d’un site donné, et les programmes architecturaux nécessitent d’être toujours adaptés à leur contexte. »

Tous les concours valorisent une implantation maximisant les relations avec la nature et le quartier, mais les stratégies développées sont fort différentes. En explorant la question de L’école dans son quartier, une grande diversité de typologies et de formes de lieux scolaires devient explicite. Un standard ne peut satisfaire la complexité et la richesse d’un site donné, et les programmes architecturaux nécessitent d’être toujours adaptés à leur contexte.

L’école pavillonnaire

Des volumes indépendants rassemblant les classes d’un même cycle sont interconnectés à l’étage par une circulation généreuse. Au rez-de-chaussée, l’école offre un contact inégalé avec l’extérieur grâce à une cour perméable entre les volumes, pouvant être desservie par les transports actifs.

Extrait de la publication du Lab-École : Penser l’école de demain, mars 2019

Autour de la cour

De généreuses circulations baignées de lumière qui profitent d’une grande connexion au cœur central végétal. Cultiver le jardin, préparer les légumes, cuisiner les recettes et savourer, un cycle complet à même l’école.

Extrait de la publication du Lab-École : Penser l’école de demain, mars 2019

Les pétales

Cette maquette représente une portion d’une école qui se déploie en plusieurs ailes. La cour d’école est ainsi segmentée par le bâti et les classes y sont regroupées par cycle.

Extrait de la publication du Lab-École : Penser l’école de demain, mars 2019

Texte et recherche réalisé par Jean-Pierre Chupin, commissaire et Alexandra Paré, professeure du primaire et doctorante en architecture.

Image d’entête réalisée par Boon Architecture pour le concours du Lab-École à Rimouski.